Sébastien Vecchiato - coordinateur régional sur le périmètre de la Région Hauts de France chez Systra France - en quelques mots...
Au fil de cette interview, un acteur de l’économie circulaire et de l’éco-conception, nous fait découvrir son univers en quelques mots. TEAM2 remercie Sébastien Vecchiato, coordinateur régional sur le périmètre de la Région Hauts-de-France chez SYSTRA France, de s’être prêté à cet exercice.
PRÉSENTATION.
« Je suis Sébastien Vecchiato, j’assure la fonction de coordinateur régional sur le périmètre de la Région Hauts-de-France au sein de la société SYSTRA France, animant une dynamique de développement et de recrutement importante, portée notamment par des opérations clés sur le Canal Seine-Nord Europe, le réseau ferré régional, la plateforme multimodale de Dourges et le Grand Port Maritime de Dunkerque. Nos implantations régionales de Lille et Amiens comptent plus d’une cinquantaine de collaborateurs. Le groupe SYSTRA compte aujourd’hui près de 2000 personnes en France et 7000 dans le monde.
SYSTRA France est une société d’ingénierie et de conseil en transport, mobilité, infrastructures et réseaux, aménagement urbain et du territoire. Nos différents métiers couvrent tout le cycle de vie des projets, de l’émergence des projets avec le conseil, l’assistance à maîtrise d’ouvrage avec la conduite d’opération et la formation, la maîtrise d’œuvre de projets jusqu’à l’ingénierie d’exploitation et maintenance.
Nos projets dans le transport concernent le ferroviaire à grande vitesse, le ferroviaire dit conventionnel pour la mobilité du quotidien ou des projets urbains de type tramways, métros, bus, vélos ou encore transport par câble.
Une part significative de nos activités est par ailleurs consacrée à l’aménagement urbain en lien avec les transports et la mobilité qui servent de catalyseurs aux dynamiques urbains. A ce titre SYSTRA France est également opérateur foncier et sait organiser des consultations publiques. Notre panel d’expertises adresse les grands enjeux des villes et des territoires face à la transition environnementale et un besoin de trajectoire soutenable. »
FERROVIAIRE.
« Historiquement, SYSTRA France travaille sur des projets pour le compte de la SNCF, la RATP, l’ensemble des gestionnaires et opérateurs d’infrastructures, les collectivités territoriales Autorités Organisatrices de la Mobilité ainsi que les constructeurs et les industriels, notamment du domaine ferroviaire.
Le volet économie circulaire a émergé depuis quelques années déjà. Nos clients ont commencé à nous interroger sur le sujet dans le cadre de nos prestations de conseil et d’ingénierie, lors des études de conception, notamment en maîtrise d’œuvre. Dans le cadre du Grand Paris Express, la Société du Grand Paris a intégré dans nos marchés le sujet de la gestion des terres excavées. Pour le métro de Lyon, nous avons impulsé la réutilisation sur site ou en cycle court par les entreprises de près de 100 % des déblais.
À titre d’exemple, la SNCF nous demande désormais d’identifier des logiques d’économie circulaire dans nos prestations pour les travaux de régénération tout comme de constructions nouvelles. SNCF a adopté le parti d’une construction collective sur le sujet, notamment en nous sollicitant pour faire émerger de manière collaborative de nouvelles solutions. La volonté de SYSTRA est d’être capable de répondre aux enjeux et défis de nos clients, mais également de réaliser une montée en compétences, à la fois théoriques et pratiques, sur les fonctionnements de l’économie circulaire et les filières qui y sont associées.
De manière générale, nos clients attendent désormais plus que de l’engagement ou des bonnes intentions en termes d’économie circulaire, ils souhaitent mettre en œuvre des actions concrètes en lien avec les acteurs des filières pour le recyclage et pour le réemploi, tout en étant conseillés et accompagnés sur ce sujet. L’ingénierie se doit de faire partie des acteurs capables d’appréhender l’économie circulaire au sein de la filière. Le projet Lille La Délivrance (LLDE) a été à l’origine de notre adhésion à TEAM2 l’année dernière. Bien que nous n’en soyons pas directement partie prenante à ce jour, ce projet a vocation à devenir une référence et un socle de compétences pour être en capacité de proposer ou de suggérer à nos clients, ce type d’outils et de démarche pour préserver nos ressources. »
ÉCONOMIE CIRCULAIRE.
« Chez SYSTRA France, nous sommes tous fortement engagés au sein de la filière ferroviaire, à l’échelle de la Région Hauts-de-France mais aussi à l’échelle nationale. Nous nous positionnons comme vecteurs de facilitation, porte-parole, ou encore sponsor de démarches autour de l’économie circulaire au sein de la filière.
SYSTRA France est un acteur de la transition énergétique, de la transition environnementale, du développement durable et soutenable. Lorsqu’on recrute en France des collaborateurs dans nos métiers, c’est un sujet qui les anime, qui a du sens quand ils nous rejoignent et c’est une vraie compétence à développer pour nous, toujours dans l’objectif de pragmatisme dans la mise en œuvre des solutions.
Aujourd’hui, c’est un vecteur d’attractivité, notamment auprès des jeunes générations sur le marché du travail, extrêmement sensibles aux questions climatiques. Chez SYSTRA France, nous avons un rôle d’assembleur ou d’intégrateur. Cette vision globale, nous permet de proposer une prise de hauteur sur certains sujets, et de mettre en relation, comme le fait TEAM2, des acteurs qui n’ont pas forcément l’habitude de se connaître.
Ce qui nous anime est aussi l’enjeu de développement de l’activité autour de ces sujets de transitions. SYSTRA France a en effet pour vocation de mettre en œuvre et de proposer à nos clients une offre de service en éco-conception et en économie circulaire. Dans certains cas, seul ou plus généralement en collaboration avec des partenaires dont certains présents parmi les acteurs au sein de TEAM2. »
ÉVOLUTION.
« Au sein de SYSTRA France, notre savoir-faire historique concerne les projets de mobilité. Nous voyons beaucoup d’évolutions, notamment avec le projet Lille La Délivrance qui mobilise autour du ferroviaire, des acteurs qui ne sont pas forcément issus de cette filière. Cette ouverture est extrêmement intéressante, ce que le BTP faisait déjà très bien avant. L’idée est que le ferroviaire s’intègre dans cette dynamique, cette tendance au décloisonnement étant observée partout en France. »
ENJEUX.
« Il y a plusieurs enjeux autour de l’économie circulaire. Le premier est de limiter les quantités de déchets, de réinjecter dans les filières de recyclage ce qui ne peut pas être valorisé autrement. Il y a également une logique de réemploi et une nécessité d’allonger la durée de vie de certains matériaux.
L’un des enjeux est aussi une optimisation économique pour tous les acteurs. Ce qu’on nous demande aujourd’hui, c’est de faire des projets mieux et moins chers. C’est l’objet de la commande publique, comme privée et plus globalement de la demande politique. Nous devons optimiser les dépenses globales, nos processus et nos modes de fonctionnement. L’enjeu est de monter des partenariats gagnant-gagnant. Je reste persuadé que d’une manière ou d’une autre, une réduction d’empreinte carbone très significative en découlera directement. Cela constitue un des enjeux de l’économie circulaire, qui répond de facto à la transition énergétique et à l’urgence climatique. »
RÉUSSIR.
« Pour réussir dans ce secteur, il faut à la fois la maîtrise des sujets techniques, du fonctionnement et du sujet à traiter. Je dirais aussi d’expérience qu’il faut des convictions et une forte motivation. C’est-à-dire qu’on ne va pas uniquement parler de compétences techniques métiers, mais également de compétence interpersonnelles (ce que les anglo-saxons désignent sous le terme « soft skills »). L’économie circulaire est avant tout un travail d’équipe, où le côté relationnel est très important. »
FILIÈRE.
« La filière économie circulaire est selon moi dynamique, en voie de construction, car tous les domaines ne sont pas structurés. Sa construction est essentielle pour assurer la transition énergétique et répondre aux enjeux de développement durable et soutenable. »
OBJECTIFS.
« Notre premier objectif est de suivre les évolutions le projet Lille La Délivrance. Ce projet a vocation à servir de modèle et susciter l’émergence d’autres initiatives dans différentes régions, et notamment dans le sud de la France.
Notre second objectif est de trouver notre place au sein de la filière, car nous sommes persuadés que l’on peut apporter une vision complémentaire. Et bien sûr, engendrer de la valeur ajoutée pour l’ensemble des acteurs et être reconnu en ce sens. »
Date de publication : 6 février 2023