Véronique Andries – Directrice éco-conception chez Alstom - en quelques mots…
Au fil d’un entretien sans filtre, un acteur de l’économie circulaire et de l’éco-conception, nous fait découvrir son univers en 10 mots. Impacts du ferroviaire, consommation d’énergie, utilisation efficace des ressources. Afin de nous en dire un peu plus ALSTOM, Véronique Andries, se prête au jeu.
HISTOIRE.
« ALSTOM, c’est un portefeuille très étendu de matériels roulants : trains à grande vitesse, métros, monorails, tramways, TER, etc. mais c’est aussi des solutions de signalisation, d’infrastructures ferroviaires, des services sur mesure et des systèmes complets. »
PROCESS.
« Mon métier consiste à faire en sorte que les solutions que développe la société soient respectueuses de l’environnement, en prenant en compte tous les critères principaux qui génèrent ces impacts, que ce soit la consommation d’énergie, l’utilisation des ressources ou encore les émissions sonores. »
PARCOURS.
« Je suis chimiste de formation, j’ai un doctorat en chimie organique et après ma thèse j’ai eu l’occasion de travailler au Brésil sur des problématiques d’inertage de l’amiante. Quand je suis rentrée en France, j’ai été embauchée pour gérer l’un des premiers contrats d’ALSTOM avec des exigences environnementales. Puis s’en est suivie une demande croissante de prise en compte de l’environnement, progressivement on m’a demandé de développer le sujet dans la société : développement du réseau et de la stratégie d’ALSTOM. Entre-temps j’ai aussi repris la coordination des réseaux de compétences » de la société, réseaux d’expertises qui adressent des sujets techniques clefs et qui bénéficient d’une structure assez agile, permettant un travail en commun entre les différents experts des sites d’ALSTOM. »
MOTIVATION.
« C’est en travaillant sur les problématiques d’inertage de l’amiante au Brésil et en prenant conscience des risques de l’utilisation de certaines ressources non maîtrisées pour la santé et l’environnement, que j’ai eu envie de poursuivre dans ce domaine-là. Quand je suis revenue en France, c’est tout naturellement que j’ai postulée chez ALSTOM qui proposait un poste qui traitait justement de ces problématiques autour de l’environnement et de la santé. »
VISION.
« Il y a eu une grosse évolution dans mon domaine d’activité, notamment au niveau des attentes et de la maturité de ces dernières, nous sommes passés d’exigences qualitatives à des exigences quantitatives de la part des clients, des opérateurs et des États.»
« Aujourd’hui, les acteurs européens du secteur ferroviaire ont pris conscience que la dimension environnementale est indispensable pour leur durabilité »
« Mais nous avons également des « politiques » qui ont progressivement pris conscience de la place centrale que peut jouer le ferroviaire dans les enjeux de mobilités durables. »
DÉFIS.
« Aujourd’hui, les enjeux sont : d’être en mesure d’offrir à la société un moyen de déplacement « vert » tout en continuant de s’améliorer en matière de performance environnementale, même si naturellement le ferroviaire a un impact environnemental faible. Il existe un potentiel d’amélioration qui est réel et qu’il faut absolument actionner pour répondre au besoin de cette mobilité peu impactante pour l’environnement. Cette dernière doit être accessible à tous, le secteur doit prévoir une desserte correcte des territoires, avec des mécanismes d’incitation et des politiques qui permettent une accessibilité à la fois physique et tarifaire. »
INNOVATION.
« Notre plan stratégique « ALSTOM in motion » 2020-2025 vient d’être révisé et communiqué suite à l’intégration de Bombardier. Il contient deux objectifs principaux sur la performance environnementale de nos solutions : le premier est de réduire d’en moyenne de 25% la consommation d’énergie de nos solutions par rapport à 2014 et le second est de couvrir 100% de nos nouveaux développements par une démarche d’éco-conception. Aujourd’hui, on a déjà plus de 35% de nos solutions qui sont considérées comme Eco-conçues dans la mesure où elles abordent en phase de conception des aspects environnementaux et proposent une amélioration de la performance environnementale globale sur les sujets importants. »
JEUNES DIPLÔMÉS.
« Pour travailler dans ce domaine, je pense que les qualités principales sont d’être convaincu du bienfondé de ce type d’approche et très motivé par ce que l’on fait pour être en capacité de porter le message et faire en sorte qu’il soit pris en compte par les autres disciplines. Au-delà des connaissances techniques, scientifiques, physicochimiques et environnementales, il faut convaincre de la nécessité de la démarche. »
TEAM2.
« TEAM2 est connu et reconnu dans le domaine de l’économie circulaire, donc on compte sur le pôle pour nous aider, nous accompagner sur des voies que nous n’avons pas encore explorées et nous aider à avancer sur certains sujets. »
2021-2022.
« L’économie circulaire est l’un des leviers pour nous améliorer sur les impacts des solutions ferroviaires. Nous comptons sur la consommation d’énergie, l’utilisation efficace des ressources et l’économie circulaire qui sont deux sujets imbriqués. Nous avons avancé sur le sujet au travers de la performance intrinsèque de nos solutions en matière de recyclabilité et voir même en matière de contenus recyclés sur les produits. 2020-2021 marquent un tournant sur le sujet, où l’on met un coup d’accélérateur, c’est l’année de l’économie circulaire pour le rail ! »
Date de publication : 6 janvier 2022